Tableau des méthodes d'analyse des séries sédimentaires
Trois ensembles sont facilement identifiables dans cette succession. Ce sont, de la base vers le sommet :
- un ensemble gréseux : les Grès de Châtillon,
- un ensemble à dominante argileuse, entrecoupé de bancs calcaires lumachelliques ou non : les Argiles de Châtillon,
- un nouvel ensemble gréseux : les Grès de la Crèche.
Kimméridgien - Tithonien au Nord d' Audresselles
Ces ensembles ou unités lithologiques sont suffisamment épais et constants à léchelle régionale pour être cartographiés et sont donc des Formations.
Dans le détail on peut néanmoins mettre en évidence des différences à léchelle du banc entre les coupes levées par exemple au Cap Gris-Nez , à Audresselles et plus au sud encore.
Des subdivisions en Membres et Bancs peuvent être introduites dans ce découpage.
Le point de départ de la coupe est un grès à litage oblique, rides diverses, peu fossilifère (Grès de Châtillon). On passe brutalement à des argiles dont les caractères biosédimentaires indiquent un milieu marin franc (contenu fossilifère, figures sédimentaires). Vers le haut, ces argiles se chargent en débris végétaux et sont plus sableuses. On retrouve enfin un grès (Grès de la Crèche) dont les caractères biosédimentaires sont peu éloignés de celui de la formation gréseuse à la base de la coupe (Grès de Châtillon). On en déduit ainsi une séquence caractérisée par une évolution graduelle mais saccadée depuis un pôle nettement marin vers un pôle plus margino-littoral. Elle peut être rapportée, compte tenu de son épaisseur à une mésoséquence.
Des recherches systématiques ont permis dindividualiser plusieurs niveaux fossilifères riches en ammonites. Ces faunes permettent un calage biostratigraphique précis. On met ainsi en évidence un hiatus chronostratigraphique marqué par labsence de la sous zone à Irius et, par conséquent, une discontinuité séquentielle importante.
Quelques notions fondamentales de stratigraphie (échelle chronostratigraphique)
Limite Kimméridgien - Tithonien dans le Boulonnais
Les faunes permettent aussi, par lexamen de leur répartition dans certains objets sédimentaires, de caractériser ces objets.
A plus petite échelle, il est possible didentifier des séquences élémentaires. Comme les mésoséquences, elles sont marquées par lévolution des objets qui les composent : contenus lithologique, stratonomique, géochimique et fossilifère.
Principaux éléments diagnostiques d'une séquence élémentaire ou séquence génétique simple en domaine marin de plate-forme. (d'après Deconinck et al - SGN - 1994)
En un point géographique donné, lélévation du niveau marin sous sollicitations eustatiques ou accentuation de la subsidence (à léchelle locale ou à plus grande échelle) crée un espace suffisant pour la sédimentation. Au contraire, la chute du niveau marin sous les mêmes sollicitations peut conduire à une émersion, voire à une érosion, la sédimentation se poursuivant ou reprenant en dautres lieux. Ce mécanisme explique les modalités denregistrement sédimentaire : enregistrement discontinu en volume et surface.
Les variables contrôlant la géométrie des dépôts
(d'après VAIL et al 1987, modifié)
Prenant en compte lensemble des données disponibles à léchelle régionale et au moins à léchelle du bassin (Anglo-parisien), il est possible de retrouver les tendances fondamentales qui ont contrôlé la sédimentation et surtout déterminé la présence de certaines surfaces de discontinuité à partir desquelles la disposition des objets sédimentaires (unités génétiques) change.
Ces objets peuvent sagencer selon trois dispositifs :
Ces modalités dempilement révèlent létat du système sédimentaire en réponse à des sollicitations eustatiques (variations globales du niveau marin), tectoniques (subsidence) et de valeur du flux sédimentaire. Ces valeurs contrôlent ce qui est nommé accomodation ou espace disponible pour la sédimentation.